BPM de la Cie POC : quand le jonglage devient musical !

Jeudi, une nouvelle soirée d’Eclat(s) de Rue prenait place à Caen. Pas moins de trois espaces scéniques au sein du Parc Claude Decaen pour les trois spectacles programmés ce soir-là. Pour ouvrir la soirée, la compagnie POC a présenté son spectacle BPM, un concert jonglé de haut vol !

Ils sont trois, jongleurs, musiciens, le tout à la fois. L’esprit de BPM est bien là : faire que le mouvement soit musical, que le jonglage, loin de se contenter de solliciter la vue, devienne aussi un art sonore. A sa rythmique visuelle s’ajoute alors une rythmique musicale toute particulière. Frédéric Perant, qui signe l’écriture du spectacle, et Mikis Papazof jonglent tout autant qu’ils collaborent à ce laboratoire sonore. Lorsque les balles s’envolent, l’un et l’autre utilisent le corps comme instrument, dans des partitions étonnantes de body percussions.

Si le début du spectacle nous a fait craindre d’être quelque peu répétitif, les trois artistes ont rapidement accéléré le rythme pour le démentir. Le jonglage à quatre mains passe parfois à six, quand Guillaume Lancou, multi-instrumentiste, rejoint le devant de la scène. Chaque rebond au sol, sur des plateformes, sur des structures vitrées, devient l’objet d’un son, d’un rythme, d’une nouvelle dynamique.

Si la compagnie POC qualifie ce spectacle de « concert jonglé », c’est bien parce que musique et jonglage s’y répondent, se rencontrent et font naître une création où celui-ci se dévoile sous un autre jour.  Musicalement, le spectacle nous entraine depuis la musique expérimentale jusqu’au funk, en passant par des rythmes indiens, à grand coup de basse, de MAO, de mélodica… Tout un programme !

Sous couvert de ses attitudes drôles, parfois clownesques, et d’une apparente facilité d’exécution, la compagnie POC offre, avec BPM, un spectacle d’une précision millimétrée où se questionnent les rythmes, les trajectoires, la portée sonore du mouvement… Nulle fausse note, dans cette belle découverte !

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