Centenaire ? La Framboise Frivole ? Vraiment ? Et oui ! Peter Hens et Bart Van Caenegem , 40 ans et 60 ans, le compte est bon !
Le duo est revenu sur scène au Théâtre Fontaine depuis janvier 2019 avec la complicité de Jean-Louis Rassinfosse pour offrir à son fidèle public un splendide et palpitant voyage, . Peter au violoncelle, Bart au piano, deux virtuoses capables d’enchaîner et surtout d’entremêler les plus grands airs classiques comme les tubes les plus récents. Le fil rouge de ce nouveau spectacle n’est autre que le célèbre Léonard de Vinci, dont nous fêtons cette année le 500ème anniversaire de sa disparition. Inventeur et artiste de génie, De Vinci devient le prétexte des plus folles digressions des deux compères. De l’Homme de Vitruve (qui inspire en passant le visuel de leur affiche) à une bicyclette écologique digne de l’Italien, La Framboise Frivole nous entraîne dans leur monde fantasque et lyrique jusqu’à donner des crampes à nos zygomatiques.
En guise de mise en bouche, nos belges nous proposent d’assister au ballet dont ils ont la charge musicale pour le mariage de leur futur souverain, le prince Philippe, un peu gauche, avec la douce Mathilde qui cherche un « partenaire particulier, cherche millionnaire à particule ». Un ballet en quatre manches durant lequel les deux artistes, hébétés, observent le dauphin se débrouiller comme un manche à … balais (de ballet…)! Ce prince Philippe va entraîner Peter et Hens dans une divagation hilarante au cours duquel le royal Dauphin finira croqué par les dents de la mer …
C’est alors qu’une parenthèse s’ouvre pour un hommage vibrant à L’ami Remi Laredo, instant de pure création musicale basée sur la partition formée des notes de cet (L)a Mi Ré Mi La Ré Do…

Puis nous prenons place dans une fusée direction l’espace et plus exactement la Lune (grand rêve de Léonard de Vinci), astre que ne rejoindra pas le duo qui sur l’air célèbre d’Indochine nous chante que « j’ai demandé à la Lune, si tu voulais encore de moi, elle a vu passer ma capsule…et la lune s’est moquée de moi.. ». Nous revenons enfin sur terre avec une escale en Italie, pays de naissance de De Vinci, où les belges reprennent à leur compte l’ode au funiculaire de Pavarotti, Funiculi Funicula. Nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte des lecteurs qui auront la chance de les retrouver en salle.
Si la musique classique occupe une grande partie de leur riche répertoire, la Rhapsodie Hongroise de Franz Liszt leur donne l’occasion d’aborder de nouveaux styles musicaux pour notre plus grand bonheur.
La mise en scène est dépouillée, mettant en valeur les deux musiciens et leurs instruments et une attention remarquable a été portée aux éclairages. Pas la peine d’en dire plus, si vous avez l’occasion de pouvoir prendre une place pour ce spectacle, courez-y !
Aucun autre mot de la fin ne pouvait être mieux trouvé que celui venant des artistes en personne … laissez –vous transporter dans un univers où les oreilles humaines n’ont jamais mis les pieds !