Durant tout le week-end, les Médiévales de Bayeux ont réuni un public nombreux dans le centre historique de la ville. En parallèle du marché médiéval, une dizaine de compagnies était programmée à l’occasion de cette 32e édition.
Sur la place de Gaulle, la compagnie Gueule de Loup, que l’on avait découvert lors d’une précédente édition, a installé son Arbre musical. Tout au long du week-end, Jean-Christophe et ses deux acolytes ont conté leurs histoires en musique devant le public massé sur des gradins installés pour l’occasion. De l’autre côté de la place, la compagnie Soukha, avec ses diablotins maquillés de rouge, a entremêlé musique et cirque. Sonneur de cornemuse et percussionnistes au tambour ont accompagné les acrobates de la compagnie. Sur une musique dynamique, tissu aérien, cerceau et multiples acrobaties se sont succédé devant des spectateurs enthousiastes. Ils ont également déambulé à de plusieurs reprises, effrayant joyeusement petits et grands.
Le samedi soir, Marina Lys a investi la cathédrale le temps d’un concert en solo, accompagnée de son oud, de son nyckelharpa et de son bouzouki. En journée, c’est avec son trio Jàdys, qu’elle est montée sur la scène de l’Hôtel de Ville. Malgré ses qualités musicales, la scène paraissait quelque peu grande pour la musique proposée. Le cadre plus intimiste de la cathédrale semblait plus appropriée à la musique douce et délicate de l’artiste.
Sur la scène de l’Hôtel de Ville, lors de la soirée endiablée de samedi, deux groupes se sont succédé. Pour commencer, les espagnols du groupe Turdion ont fait résonner leurs cornemuses et leurs percussions dans un concert tonitruant à l’énergie survoltée. Quelques courageux fêtards se sont même rassemblés devant la scène pour danser tout au long du concert. Les musiciens de Turdion est définitivement marqué cette 32e édition, en amenant dans leur sillage tout l’enthousiasme et la ferveur qui caractérisent les fêtes médiévales. C’est ensuite le groupe belge, La Horde, qui a investi la scène. Même si leur musique n’a rien de médiévale, le quatuor a su conquérir le public qui, tout au long du concert, n’a cessé de danser, sauté et applaudir à tout rompre. “Put your hands up for Bayeux“, ont-ils dit eux-mêmes.
Enfin, comme chaque année, les artistes en déambulation sont venus surprendre le public au détour des ruelles de Bayeux. Ainsi, les deux échassiers de la jeune compagnie Arteflammes ont présenté leur déambulation de faunes, jouant beaucoup sur le caractère malicieux du personnage pour rentrer en contact avec le public.
Après les avoir programmés en 2016, Bayeux réinvitait cette année la compagnie Sembadelle, avec sa dernière création, née en 2018, la Milice. Chacun sur sa monture, du bélier au dromadaire, du caribou au poney, en passant par le panda, ces cinq miliciens venus des quatre coins du globe ont sillonné les rues pour faire régner l’ordre. Gare à ceux qui s’avisaient de se faire remarquer, les amendes fleurissaient sur le passage de ces miliciens peu communs. Avec le talent qui la caractérise, la compagnie Sembadelle a une nouvelle fois marqué les esprits. Tant par la beauté et le perfectionnement des costumes, atout visuel incroyablement efficace, que par la qualité de ses improvisations, de sa répartie inébranlable, et de son énergie inaltérable, la compagnie a été l’un des très grands temps forts de cette édition !
Si les propositions artistiques ne manquaient pas de qualité, comme Bayeux le démontre chaque année, on regrette malgré tout qu’il ait peut-être manqué, en journée, le caractère terriblement festif que l’on retrouvait lors des précédentes éditions. De quoi nous faire savourer, encore plus, la musique survitaminée de Turdion qui, elle, a remporté tous les suffrages et a fait vibrer les rues bayeusaines !