Les 1001 vies des urgences au Théâtre des Béliers Parisiens !

Après un passage dans le OFF du Festival d’Avignon, le spectacle Les 1001 vies des urgences, mis en scène par Arthur Jugnot, est désormais à l’affiche du théâtre des Béliers Parisiens, jusqu’au 22 décembre. Dans ce seul en scène, adapté du blog et livre de Baptiste Beaulieu, le spectateur s’immisce dans les couleurs de l’hôpital, à la rencontre de tout ce qui s’y joue.

Axel Auriant, jeune comédien, interprète un interne en médecine, se prenant d’affection pour l’une de ses patientes. Pour elle, et pour donner tort au cancer qui la ronge, il va lui livrer, jour après jour, les récits et petites histoires qui font son quotidien et celui de ses collègues. Avec beaucoup d’humour, et tout autant de délicatesse, l’interne nous donne à voir l’émouvant et le tragique, sans rien omettre. Des situations cocasses aux visages livides, des belles rencontres avec les patients aux collègues avec qui il tient bon, le jeune interne enchaine une histoire après l’autre, avec cette même sincérité et aussi, cette même urgence. Raconter, continuer à raconter, pour tenir la patiente en haleine, lui donner envie d’être au rendez-vous pour le prochain récit…

Le jeune comédien Axel Auriant s’illustre dans ce seul en scène par la justesse et la maturité de son jeu. Il semble avoir lui aussi parcouru les couloirs de cet hôpital, en long, en large, et en travers, pour toucher du doigt d’aussi près, la réalité de ce qui s’y passe. Il est parfait dans le rôle de ce jeune interne, un peu exalté, comme tout étudiant en médecine qui plonge enfin dans le grand bain. Son jeu à la vivacité de son personnage. Parfois, pourtant, cette ardeur devient trop présente. Elle envahit son jeu dans les intonations de sa voix, qui perd alors de sa nuance. En revanche, il devient touchant lorsque surviennent les situations les plus douloureuses, inévitables au sein de cet hôpital. Ses yeux se perdent dans le vide, son regard fixé bien au-delà du public.  Les multiples voix avec lesquelles il vient habiter la scène contribuent à donner de la consistance à la pièce. De la collègue un peu hystérique à la personne âgée, en passant par la patiente à laquelle il s’est attaché, Axel Auriant multiplie les voix pour donner du corps et de la présence à ces personnages que chacun s’imagine. C’est par une marionnette qu’est figurée la patiente de la chambre 7. Le comédien parvient, avec justesse, à l’articuler pour que chacun de ses mouvements semblent crédibles, presque touchants.

Dans cette mise en scène, et sur le texte de Baptiste Beaulieu, Arthur Jugnot offre à son comédien le plaisir délectable de jongler entre milles et unes situations, passant d’un trait d’esprit de l’humour à l’émotion. Axel Auriant s’illustre dans cette pièce, en rendant un hommage aussi vif que génialement réaliste, à ceux qui luttent sans relâche pour la vie, envers et contre tout, avec ou sans claquette, avec ou sans moonwalk !

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